18.5.09

Grand-Ongle

On l'appelait Grand-Ongle à cause de cet ongle démesuré qu'elle portait au petit droit de la main gauche. Et c'est avec ce grand-ongle qu'elle ouvrait les pages de ce quelle appelait la Sainte Relique d'où elle tirait les oraisons pratiquées contre le mauvais oeil, la congestion, le vent et la sorcellerie. C'était la marraine de la Veuve Eternel et c'est elle qui la première lui avait fait prendre conscience de son don. Un don: elle avait tout fait: matrone accoucheuse, commère guerisseuse et faiseuse de sort, elle dominait les soixante et un pentacles et les sceaux magiques, elle se disait médecin de Dieu mais à 98 ans Joséphina n'y voyait plus grand-chose. Elle confondait notoirement poudre de cochenille et chair de limace, lézards et serpents, poumons de raccoon et intestins de jaguar. Quant aux excréments indispensables comme ceux de cigognes, de paons ou de chèvres, elle n'y voyait goutte, considérant tout comme de l'eau de mille fleurs qu'elle prescrivait en ordonnance. Car avant tout, disait elle, rien ne peut fonctionner si on n'a pas la foi.
Elle faisait ses passes, ses impositions de main, ses invocations sur enfants et adultes, généraux et soldats, gouverneurs et simples citoyens, elle aimait moins car cela la fatiguait s'occuper de veux, vaches cochons, et laissait volontiers ce gibier à d'autres, préférant à cela bénir une ferme, une affaire. Elle prenait son rameau de feuillages, ses trois brins de feuillages, les plongeait dans l'eau et attaquait son réponsier de Saint-Antoine pour retrouver l'objet perdu ou volé. Parfois de ses mains pures, parfois avec l'aide d'un chapelet ou d'un couteau pour couper le sortilège ou d'un simple ruban de tissu, elle s'attaquait aux maladies avec l'aide de Saint Marc et saint André.

14.5.09

La Veuve Eternel, maîtresse guérisseuse-voyante et sorcière

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Dans le souci de consulter et de traiter rapidement un plus grand nombre de malades, la Veuve Eternel, guérisseusse, voyante et sorcière a entrepris la construction d'un grand centre de guérison à Vieille Anse, Kalakata.
Ce centre qui accueillera toutes les personnes souffrant de folie, d'ulcère de burili, d'épilepsie, de faiblesse sexuelle ou de stérilité, sera une sorte de retraite où les malades seront gardés pour un meilleur suivi.

"Une fois dans ce centre, j'aurai le temps nécessaire de m'occuper des différents malades et de suivre de près leur état jusqu'à la guérison", confie la guérisseuse Veuve Eternel.

Selon elle, elle a décidé de mettre un accent particulier sur les traitements de la folie, de l'ulcère de burili, de l'épilepsie, de l'impuissance sexuelle ou de la stérilité pour la simple raison que ces maux touchent le plus de personnes.
En attendant donc l'ouverture de ce centre de guérison, c'est une foule de patients que reçoit presque tous les jours, la guerisseuse-voyante Veuve Eternel à son cabinet situé à Kalakata, près de l'ancienne pompe funèbre Syrus, et non loin du carrefour Bois-Bandé.

Envoûtement, sorcellerie, MST, fièvre, chance en affaires, réussite, recherche d'emploi, sont les divers cas qui sont quotidiennement soumis à la voyante-sorcière Veuve Eternel.
"Ces cas susmentionnés sont faciles à résoudre certes, mais auxquels j'accorde beaucoup d'attention" indique-t-elle.
Toutefois, elle affirme que c'est surtout pour les cas d'impuissance sexuelle, et de stérilité qu'elle est constamment sollicitée.

"De jour comme de nuit des femmes et des hommes viennent frapper à ma porte pour des problèmes de stérilité et d'impuissance sexuelle. Cela se comprend puisque j'ai vaincu ces deux cas de maladie qui n'ont aucun secret pour moi.
Car en peu de temps j'apporte de façon efficace la guérison à ceux ou celles qui me sollicitent" explique la guérisseuse.

Selon elle, elle soigne uniquement avec les plantes et les écorces d'arbres. Mais avant d'appliquer le remède qu'il faut, elle dit prendre le soin de vérifier si le mal ne provient pas de pratique de sorcellerie ou d'un envoûtement quelconque.
"Si c'est le cas je "libère" le malade avant de lui donner un remède.
Étant moi-même voyante et sorcière, je combats tout mal provoqué par la sorcellerie" avance-t-elle l'air confiant avant d'ajouter qu'elle traite tout ce qui empêche l'homme ou la femme de faire des enfants.
A savoir, l'éjaculation précoce, faiblesse des spermatozoïdes, manque d'érection, fibrome, kyste, trompes bouchées, etc.

Sollicitée dans toutes les régions de l'Archipel des Reliques et même au-delà, la guérisseuse Veuve Eternel affirme avoir soigné de nombreuses personnes souffrant de stérilité ou d'impuissance sexuelle.
Brandissant ses registres, elle confie avec fierté : "A ce jour, j'ai guéri plus de 1000 personnes.
C'est ce que je comptabilise quand je fais le bilan des tournées que j'ai effectué à travers les Reliques et au-delà".
Sans fausse modestie, la guérisseuse invite toutes les personnes qui souffrent de la contacter au 91-11-46-35 le plus rapidement possible pour une guérison efficace.

4.5.09

Petite histoire résumée des Reliques

Zoulous est une île de la Capharnaüm antique, localisée dans le nord de la Mer d'Entre-Deux-Morts, à environ quatre cents kilomètres au nord-est de Station Worlfork. Le nom actuel du site est Kilombo . Celui-ci a été fouillé entre 1973 et 1989 par une équipe archéologique reliquoise, de l’université de Station Wolfork, dirigée par Bélisaire Schrubb. Les plus anciens niveaux archéologiques identifiés remontent au Dynastique archaïque (début du IIIe millénaire av. J.‑C.). D’autres niveaux remontant à l’époque de Diarrhée ont été dégagés. Kalakata est une ville qui prend de l’importance à la période de la troisième dynastie de Vaval.

La première dynastie de Zoulous



Quand l’empire de Vaval III s’effondre à la fin du XXIe siècle av. J.‑C., le gouverneur de Zoulous, Sikakoko, trahit le roi Yin-Yin de Vaval, et se rend indépendant. Il réussit à écarter l’armée des Iles Grasses qui détruit Vaval en 2004, et parvient à reprendre cette île plus tard, ce qui lui permit de se revendiquer comme l’héritier de la dynastie précédente, tout en conservant Zoulous comme capitale. Son successeur Von-Von se réconcilie avec les îles Grasses, et parvient à récupérer la statue du grand dieu Momon de Vaval, dérobée lors de la guerre qui avait abouti au pillage de cette ville. Le règne de son successeur Popote est très peu connu, à la différence du suivant, celui d'Ylang-Ylang, qui marque l’apogée de Zoulous. A sa mort, la situation de Zoulous commence à devenir difficile avec l’émergence de la dynastie de Macondo, dont le roi Gombo réussit à reprendre Vaval, l'En-Dehors et Masques (soit le sud de l'Archipel des Reliques) à son rival Dacalor de Zoulous (connu par un code de lois qu’il a fait formuler). Zicaque de Zoulous meurt, tué au cours d’un conflit contre Macondo, mais son successeur Khan-Khan redresse temporairement la situation en battant son rival macondonien, Bélisaire, qui finit pourtant par remporter plusieurs victoires lui permettant de soustraire Vaval à la domination de Zoulous, puis finalement Kalakata, la ville sainte de l'Archipel des Reliques, ce qui fut une catastrophe du point de vue symbolique pour Zoulous. La suite de l’histoire de Zoulous à cette période est celle de son déclin accéléré.
Le début de la période paléo-dérébénale, dite parfois « période de Zoulous-Macondo », fut la période la plus florissante de l’histoire de Zoulous. Ses scribes reprirent la continuité de la tradition de Vaval III, comme l’attestent les inscriptions royales, hymnes, textes littéraires, textes relatifs au Mariage sacré retrouvés dans cette ville, et surtout à Kalakata durant la période où elle était soumise à Zoulous. Les souverains de la ville gardent d'ailleurs la titulature de « rois de Vaval» jusqu'à Darbury.
Si le temple de Kalalou n’a livré aucun niveau pour cette période, on a en revanche dégagé une partie d’un quartier d’habitation.
Des textes économiques datant des règnes de Yin-Yin et de Von-Von ont également été retrouvés dans cette cité, en grande partie lors de fouilles clandestines. Ils concernent les activités artisanales menées dans le cadre d'un grand organisme, sans doute le palais. On y voit des travailleurs de différentes spécialités (charpentiers, vanniers, mégissiers, etc.), regroupés en équipes de 9 à 18, dirigées par un chef. Cette organisation est proche de celle du système mis en place par l'administration de Vaval III.

La fin du royaume de Zoulous I

Le roi de Dérébénale Gwofal (1813-1793) dans la quatorzième année de son règne, attaque la ville de Macondo, puis, trois ans plus tard, Zoulous où régnait Tikal (1817 ou 1816-1794), mais il laisse le roi sur son trône comme vassal. À la mort de Gwofal en -1793, le roi de Macondo, Gligli Ier (1823-1763), met la main sur Zoulous et annexe ce royaume au sien.
Gligli Ier ne garde le contrôle de Zoulous que quelques années, il est battu en -1787 par le nouveau roi de Dérébénale, Totoblo (1793-1750) qui prend l'île et Gligli part se réfugier à Macondo qu'il perdra aussi face à Totoblo en -1763. Sous le règne du fils et successeur de Totoblo, Blogodo, l’ancien pays des Reliques, avec Zoulous et Karuk en tête, se révolte contre la domination dérérénale. Cette rébellion est menée par un personnage qui se proclame roi de Macondo sous le nom de Gligli II (1741-1736) mais il est rapidement vaincu. Après cet épisode, les villes de l’extrême Sud Capharnaüm sont abandonnées, leurs habitants migrant plus au Nord. Ce fut le cas de Zoulous, dont une partie de la population se retrouva apparemment à l'Epée, où le culte de Kalalou fut transporté.

Époque médio-dérébénale

Zoulous est réoccupée vers le milieu du IIe millénaire av. J.‑C.. C’est de cette période que datent les premiers niveaux connus du monument principal de la ville, le temple de sa déesse tutélaire, Kalalou. Il fut restauré par les rois fainéants Kimbwa et Kolombo II. Au nord-est du temple, on a retrouvé 33 tombes de crabes, l’animal-symbole de Kalalou, accompagnés d’un riche mobilier. Après la défaite de la dynastie fainéante de Dérébénale face aux îles Grasses en 1155, le flambeau de la résistance dérébénale fut repris par des rois qui sont originaires de Zoulous, puisque la dynastie qu’ils fondent porte le nom de seconde dynastie de Zoulous. Mais quand le roi Ochan reprend Dérébénale, il s’y installe, délaissant Zoulous. Le roi le plus célèbre de cette dynastie est Dinozor Ier, qui défait les îles Grasses dans leur pays même, avant d’inaugurer une série de conflits contre la Bancalie, qui aboutiront finalement à la prise de Dérébénale par le roi bancale Manioc Ier. Après le règne de Timal, qui restaure le temple de Kalalou, les rois de Zoulous II subissent les assauts des tribus grandeterriennes et basseterriennes qui pillent leur royaume. Cette dynastie s’éteint dans ces troubles après la mort de Fanfaron en 1027.

Premier millénaire

L'île de Zoulous est encore habitée dans la première moitié du Ier millénaire, bien que n’occupant aucune position politique notable, en dehors de celle de centre provincial dans les royaumes qui dominent successivement la région à cette période : dérébénale, bancale, à nouveau dérébénale, puis foutépamale. C’est de cette dernière période que datent les niveaux les plus récents explorés à Zoulous, le quartier résidentiel de l’époque paléo-dérébénale étant en effet réoccupé du XI au V siècle av. J.‑C. L'île doit donc être abandonnée dans le courant de la période foutépamale ou plus tard sous les Imputrescibles.