17.8.07

L'Assomption selon Flore de Sainte Rita

Vint alors le jour des quarante-neuf ans de Flore de sainte Rita ! C'était un 15 août mais on se serait cru un 6 janvier! Jour d'Assomption de transfiguration et de montée au ciel, jour de paresse et de parousie ! Cinq heures du matin la surprit en plein rêve : elle se débattait dans une joute verbale avec Epicure nu contre elle sur la différence entre avoir du plaisir et jouir ! Le soleil n'avait même pas encore franchi les persiennes qu'un inconnu lui glissa sous la porte une enveloppe ! C'est le bruissement de l'enveloppe sur le parquet de l'entrée qui éveilla la belle endormie car s'il avait fallu compter sur Prince-Régent Ismael, l'ara bleu cobalt qui lui servait de compagnon, elle aurait pu dormir toute la sainte matinée. Elle enfila une paire de sandales (elle détestait marcher les pieds nus sur le parquet) et se présenta le sein gauche débordant généreusement de son t-shirt blanc, le mamelon dur et triomphant et autrement nue comme un ver devant la porte grillagée de son chez elle. Elle se plia en deux à la manière d'une danseuse de ballet fétu de paille au sommet de son art et ramassa gracieusement l'enveloppe, regarda à travers la porte vitrée histoire de voir quel était le messager. Elle allait sortir sur le pallier, mais se ravisa brusquement, se souvenant qu'elle n'était que légèrement vêtue, remit le sein au mamelon triomphant qui débordait dans son écrin de coton blanc. Elle tourna, retourna, virevolta la missive : le cachet de la Poste faisait foi qu'elle avait été expédiée seize ans auparavant d'une ville indéchiffrable, là-bas aux confins du monde, dans un pays qu'elle ne put établir n'étant experte ni en araméen dialectal ni en arabe littéraire ou égyptien. Le timbre jaune représentait un crocodile posant lascivement devant un palmier. L'expéditeur s'affichait clairement : Monsieur Judas Barbélo, notaire ! L'adresse qui suivait était elle incompréhensible...
Qui pouvait bien donc lui souhaiter son anniversaire de si loin. Elle ne connaissait aucun Judas Barbélo. Il y avait bien le Judas Iscariote, le traître honni des Saintes Ecritures, celui du jardin de Gethsémani, là-bas au Moyen-orient mais qu'avait-elle à faire dans cette histoire ? Aujourd'hui c'était l'Assomption, jour de son anniversaire et non la Semaine Sainte et son chemin de Croix. Personne n'allait être crucifié et aucun coq ne chanterait trois fois !
Elle fut saisie de peur inexplicablement ! Il devait sans doute y avoir erreur sur la personne ! Elle relit donc le libellé de l'adresse : Prince-Régent Ismaël, c/o Commandeur Arsène Tamarin, 1524 rue Augusta, Kalakata, Archipel des Reliques. On avait barré le nom d'Arsène Tamarin, rayé son adresse et rajouté à l'encre rouge : Décédé. Faire suivre : chez Flore de Sainte Rita, 9 place du Marché, Kalakata ! Elle maudit la Poste et les postiers ! Le pli était destiné à Prince-Régent Ismaël! Rien pour son anniversaire à elle !
"Probablement des graines spéciales qu'aurait commandées le Commandeur avant sa mort!" pensa-t-elle ! Elle secoua l'enveloppe, histoire de vérifier qu'elle ne contenait pas quelques 30 pièces d'argent, au cas où !
Elle fit passer un rayon de soleil à travers l'enveloppe tentant de déchiffrer quelque chose et voici ce qu'elle réussit à voir : $ ! Elle sursauta ! On aurait dit qu'elle avait reçu les décharges de mille bûchers électriques ...
L'enveloppe lui tomba des mains et alla atterrir sans qu'elle ne comprenne comment dans un seau à champagne où elle gardait depuis des lustres des graines et semences de toutes sortes ainsi que des pétales de rose.
Judas Barbélo! Mais que voulait donc ce Judas Barbélo à son ara bleu cobalt. Mieux, qui représentait-il ?
La chose la plus probable c'était un testament, mais ne connaissant personne en dehors de son archipel natal, elle se perdit en conjectures. Et si c'était une facture non payée ! Il n'était pas question qu'elle se substitue au défunt ! Qui pouvait donc léguer quelque chose à cet animal dans ce monde en fusion. Flore de Sainte Rita n'avait pas l'appât du gain, ni celui du pouvoir mais tout de même elle ne refuserait pas de toucher à une escarcelle tombée du ciel fût elle originaire de Judas, des Caïnites, des scribes ou des Pharisiens ! Pour tout péché miséricorde ! Son jour était venu en tout cas !
Nerveusement elle prit un couteau pour ouvrir l'enveloppe et lui faire révéler ses secrets.
Le document était proprement incompréhensible : il s'agissait de treize feuillets rédigés dans une langue qu'elle ne sut identifier. A part un sceau étrange qu'elle ne reconnut pas au premier abord et des chiffres à certains endroits de la missive tout lui était hermétique. Elle se chercha en vain des ancêtres hébreux, égyptiens, syriens, irakiens. Sans succès.
L'idée lui vient de consulter dans son dictionnaire illustré les différents alphabets du monde et au bout de deux heures de recherches le verdict tomba : il s'agissait de reliquois dialectal, langue morte et sacrée ne comptant que quelques spécialistes dans le monde, dont aucun sur l'archipel des Reliques. Elle apprit ainsi que le reliquois était un mélange de copte, de guarani et de wolof. La langue reliquoise dialectale était représentée par plusieurs formes dont les plus connues étaient le kalakatique, le sahidique, le bohiarique, le lépéique, le payoumique, le mardigrique, le krique (seule langue encore utilisée de nos jours sous forme liturgique), le mistigrique. Il lui faudrait des années peut-être pour déchiffrer le texte et récupérer son héritage selon toutes les apparences. Et pourtant la lettre avait été expédiée seize ans auparavant. C'est alors qu'elle se souvint du sceau. C'était celui de Jean-Zoulou XXIX, le Prophète, celui sur lequel reposait la dynastie de Kalakata !

Elle prit le chemin pour la bibliohèque nationale de Kalakata où elle trouva en bonne et due place une traduction du testament de Jean-Zoulou XXIX en reliquois moderne :



Le testament de Jean-Zoulou XXIX



Ceci est mon testament ou acte de ma dernière volonté.

I





° Je meurs dans la religion apostolique et romaine, dans le sein de laquelle je suis né, il y a plus de soixante-sept ans.

2° Je désire que mes cendres reposent sur les bords de la mer d'Entre-Deux-Morts, au milieu de ce peuple de Kalakata que j'ai tant aimé.

3° J'ai toujours eu à me louer de ma très chère épouse Médina Bosco ; je lui conserve jusqu'au dernier moment les plus tendres sentiments ; je la prie de veiller pour garantir mon fils ou ma fille à venir des embûches qui environnent encore son enfance.

4° Je recommande à mon fils/ma fille de ne jamais oublier qu'il/elle est né(e) prince(sse) de Kalakata, et de ne jamais se prêter à être un instrument entre les mains des triumvirs qui oppriment les peuples de l'archipel. Il/Elle ne doit jamais combattre, ni nuire en aucune autre manière aux Reliques , il/elle doit adopter ma devise : Paix, Pluie et Prospérité.

5° Je meurs prématurément, assassiné par l'oligarchie reliquoise et son sicaire ; le peuple de Kalakata ne tardera pas à me venger.

6° Les deux issues si malheureuses des invasions de Kalakata, lorsqu'elle avait encore tant de ressources, sont dues aux trahisons de quelques-uns. Je leur pardonne ; puisse la postérité reliquoise leur pardonner comme moi.

7° Je remercie ma bonne et très excellente mère, le Cardinal, mes frères Joseph, Lucien, Jérôme, Pauline, Caroline, Julie, Hortense, Catarine, Eugène, de l'intérêt qu'ils m'ont conservé ; je pardonne à Louis le libelle qu'il a publié en son temps : il est plein d'assertions fausses et de pièces falsifiées.

8° Je désavoue le Manuscrit de Kalakata et autres ouvrages sous le titre de Maximes, Sentences, etc... que l'on s'est plu à publier depuis six ans : ce ne sont pas là les règles qui ont dirigé ma vie. J'ai fait arrêter et juger le duc de Bessa, parce que cela était nécessaire à la sûreté, à l'intérêt et à l'honneur du peuple de Kalakata, lorsque le comte Timal entretenait, de son aveu, soixante assassins à Station Wolfork. Dans une semblable circonstance, j'agirais encore de même.

II




1° Je lègue à mon fils/ma fille les boîtes, ordres, et autres objets tels qu'argenterie, lits de camp, armes, selles, éperons, vases de ma chapelle, livres, linge qui a servi à mon corps et à mon usage, conformément à l'état annexé, côté (A). Je désire que ce faible legs lui soit cher, comme lui retraçant le souvenir d'un père dont l'univers l'entretiendra.

2° Je lègue à lady Julienna le camée antique que le pape Pie VI m'a donné à Tolentino.

3° Je lègue au comte de Mandacaru deux millions de tafias comme une preuve de ma satisfaction des soins filiaux qu'il m'a rendus depuis six ans, et pour l'indemniser des pertes que son séjour à Kalakata lui a occasionnées.

4° Je lègue au comte de Palma cinq cent mille tafias.

5° Je lègue à Ismaël, mon premier valet de chambre, quatre cent mille tafias. Les services qu'il m'a rendus sont ceux d'un ami. Je désire qu'il épouse une veuve, soeur, ou fille d'un officier ou soldat de ma vieille garde.

6° Idem, à Charles-Henri Mamert, cent mille tafias.

7° Idem, à Patrick Antoine, cent mille tafias.

8° Idem, à Dominique Augustin, cent mille tafias.

9° Idem, à Marie-Chantal Achille, cinquante mille tafias,

10° Idem, à Jean-Claude Patrice, vingt-cinq mille tafias.

11° A Frédérique Michel, vingt-cinq mille tafias.

12° A l'abbé Jamo, cent mille tafias. Je désire qu'il bâtisse sa maison sur l'Ile aux Souris Vertes.

13° Idem, à Pascal Marie , cent mille tafias.

14° Idem, à Danièle Achille, cent mille tafias.

15° Idem, au chirurgien en chef Lagly, cent mille tafias. C'est l'homme le plus vertueux que j'aie connu.

16° Idem, à Elisabeth Catherine, cent mille tafias.

17° Idem, au docteur Tran, cent mille tafias.

18° Idem, au général Edmond, cent mille tafias.

19° Idem, au général Solange, cent mille tafias.

20° Idem, aux enfants du général Clairville, cent mille tafias.

21° Idem, aux enfants du brave Zébinel, cent mille tafias.

22° Idem, aux enfants du général Charlery, tué à L'Epée, cent mille tafias.

23° Idem, aux enfants du général Théodore, cent mille tafias.

24° Idem, aux enfants du vertueux général Urbain, cent mille tafias.

25° Idem, au général Angeon l'aîné, cent mille tafias.

26° Idem, au comte Rollin, cent mille tafias.

27° Idem, à Mondésir, cent mille tafias.

28° Idem, au général Claudel, cent mille tafias.

29° Idem, au baron Confiac, cent mille tafias.

30 Idem, à Fesin, auteur de Marius, cent mille tafias.

31° Idem, au colonel Baltimore, cent mille tafias. Je l'engage à continuer à écrire pour la défense de la gloire des armées de Kalakata, et à en confondre les calomniateurs et les apostolats.

32° Idem, au baron Watson, cent mille tafias. Je l'engage à écrire l'histoire de la diplomatie kalakataise de 1872 à 1897.

33° Idem, à Orville, cent mille tafias.

34° Idem, au chirurgien Adélaïde, cent mille tafias.

35° Ces sommes seront prises sur les six millions que j'ai placés en partant de l'île de l'En Dehors en 1872, et sur les intérêts à raison de cinq pour cent depuis juillet 1892. Les comptes en seront arrêtés avec le banquier par les comtes de Mandacaru, Palma et Wolfork.

36° Tout ce que ce placement produira au-delà de la somme de cinq millions six cent mille tafias, dont il a été disposé ci-dessus, sera distribué en gratifications aux blessés de la Guerre Sans fin, et aux officiers et soldats du bataillon de l'île de Kalakata, sur un état arrêté par Mandacaru, Palma, Wolfork, Caruru et le chirurgien Lagly.

37° Ces legs, en cas de mort, seront payés aux veuves et enfants, et au défaut de ceux-ci, rentreront à la masse.


III


1° Mon domaine privé étant ma propriété, dont aucune loi reliquoise ne m'a privé, que je sache, le compte en sera demandé au baron de Rascar, qui en est le trésorier ; il doit se monter à plus de deux cent millions de tafias; savoir :

1° Le portefeuille contenant les économies que j'ai, pendant quatorze ans, faites sur ma liste civile, lesquelles se sont élevées à plus de douze millions par an, si j'ai bonne mémoire ;

2° le produit de ce portefeuille ;

3° les meubles de mes palais, tels qu'ils étaient en 1894 ; les palais de l'Epée, Station Wolfork, Mardi Gras compris. Tous ces meubles ont été achetés des deniers des revenus de la liste civile ;

4° la liquidation de mes maisons du royaume de Kalakata, tels qu'argent, argenterie, bijoux, meubles, écuries ; les comptes en seront donnés par le prince Eugène et l'intendant de la couronne, Hubbel.



JEAN ZOULOU XXIX.

(Seconde feuille)


2° Je lègue mon domaine privé, moitié aux officiers et soldats qui restent de l'armée de Kalakata, qui ont combattu depuis 1892 à 1897 pour la gloire et l'indépendance de la nation ; la répartition en sera faite au prorata des appointements d'activité ; moitié aux villes et campagnes qui auraient souffert par l'une ou l'autre invasion. Il sera de cette somme prélevé un million pour la ville de Station Wolfork, et un million pour celle de Kalakata. J'institue les comtes de Mandacaru, Palma et Wolfork mes exécuteurs testamentaires.

Ce présent testament, tout écrit de ma propre main, est signé et scellé de mes armes.



JEAN ZOULOU XXIX.
(Sceau)

ETAT (A) JOINT A MON TESTAMENT

Boislong, île de Kalakata,
le 15 août 1897.

I

1° Les vases sacrés qui ont servi à ma chapelle à Kalakata.

2° Je charge l'abbé Jamo de les garder et de les remettre à mon fils/ma fille quand il/elle aura seize ans.

II


1° Mes armes ; savoir : Mon épée, celle que je portais à Kalakata, le sabre de Sobieski, mon poignard, mon glaive, mon couteau de chasse, mes deux paires de pistolets de Macondo.

2° Mon nécessaire d'or, celui qui m'a servi le matin de Lundi-Gras, de Mardi-Gras, de Mercredi des Cendres, de dimanche gras, de samedi gras, de vendredi gras, de jeudi gras et de tous les carnavals auxquels j'ai eu l'honneur de participer en temps que chef de l'Etat-major; sous ce point de vue, je désire qu'il soit précieux à mon fils/ma fille. (Le comte Palma en est dépositaire.)

3° Je charge le comte Palma de soigner et conserver ces objets, et de les remettre à mon fils/ma fille lorsqu'il/elle aura seize ans.

III


1° Trois petites caisses d'acajou, contenant, la première, trente-trois tabatières ou bonbonnières ; la deuxième, douze boîtes aux armes impériales, deux petites lunettes et quatre boîtes trouvées sur le sable le lendemain du cyclone de 1889; la troisième, trois tabatières ornées de médailles d'argent, à l'usage de l'Empereur, et divers effets de toilette, conformément aux états numérotés I, II, III.

2° Mes lits de camp, dont j'ai fait usage dans toutes mes campagnes.

3° Ma lunette de guerre.

4° Mon nécessaire de toilette, un de chacun de mes déguisements, une douzaine de chemises, et un objet complet de chacun de mes habillements, et généralement de tout ce qui sert à ma toilette.

5° Mon lavabo.

6° Une petite pendule qui est dans ma chambre à coucher de Boislong.

7° Mes deux montres et la chaîne de cheveux de l'Impératrice.

8° Je charge Ismaël, mon premier valet de chambre, de garder ces objets, et de les remettre à mon fils/ma fille lorsqu'il/elle aura seize ans.



IV


1° Mon médaillier.

2° Mon argenterie et ma porcelaine de Sèvres dont j'ai fait usage à Boislong (état B et C).

3° Je charge le comte de Mandacaru de garder ces objets et de les remettre à mon fils/ma fille lorsqu'il/elle aura seize ans.


V


1° Mes trois selles et brides, mes éperons, qui m'ont servi à Boislong.

2° Mes fusils de chasse au nombre de cinq.

3° Je charge mon chasseur Mathurin de garder ces objets et de les remettre à mon fils/ma fille quand il/elle aura seize ans.


VI


1° Quatre cents volumes choisis dans ma bibliothèque, parmi ceux qui ont le plus servi à mon usage.

2° Je charge Edouarlise de les garder et de les remettre à mon fils/ma fille quand il/elle aura seize ans.





JEAN-ZOULOU XXIX.

ETAT (A)


1° Il ne sera vendu aucun des effets qui m'ont servi ; le surplus sera partagé entre mes exécuteurs testamentaires et mes frères.

2° Ismaël conservera mes cheveux, et en fera faire un bracelet avec un petit cadenas en or, pour être envoyé à l'Impératrice Medina Bosco, à ma mère et à chacun de mes frères, soeurs, neveux, nièces, au cardinal, et un plus considérable pour mon fils/ma fille.

3° Ismaël enverra une de mes paires de boucles à souliers, en or, au prince Joseph.

4° Une petite paire de boucles, en or, à jarretières, au prince Lucien.

5° Une boucle de col, en or, au prince Jérôme.


ETAT (A)


Inventaire de mes effets qu'Ismaël gardera pour remettre à mon fils/ma fille.

1° Mon nécessaire d'argent, celui qui est sur ma table, garni de tous ses ustensiles, rasoirs, etc.

2° Mon réveille-matin ; c'est le réveille-matin de Frédéric II que j'ai pris à Potsdam (dans la boîte n° III).

3° Mes deux montres, avec la chaîne des cheveux de l'Impératrice, et une chaîne de mes cheveux pour l'autre montre. Ismaël la fera faire à Paris.

4° Mes deux sceaux (un de Kalakata, enfermé dans la boîte n° III).

5° La petite pendule dorée qui est actuellement dans ma chambre à coucher.

6° Mon lavabo, son pot à eau et son pied.

7° Mes tables de nuit, celles qui me servaient en France, et mon bidet de vermeil.

8° Mes deux lits de fer, mes matelas et mes couvertures, s'ils se peuvent conserver.

9° Mes trois flacons d'argent où l'on mettait mon eau-de-vie que portaient mes chasseurs en campagne.

10° Ma lunette de France.

11° Mes éperons (deux paires).

12° Trois boîtes d'acajou, Nos I, II, III, renfermant mes tabatières et autres objets.

13° Une cassolette en vermeil.

Linge de toilette.
6 chemises.
6 mouchoirs.
6 cravates.
6 serviettes.
6 paires de bas de soie.
4 cols noirs.
6 paires de chaussettes.
2 paires de draps de batiste.
2 taies d'oreiller.
2 robes de chambre.
2 pantalons de nuit.
1 paire de bretelles.
4 culottes-vestes de casimir blanc.
6 madras.
6 gilets de flanelle.
4 caleçons.
6 paires de guêtres.
1 Petite boîte pleine de mon tabac.
1 boucle de col en or. (Renfermée dans la petite boîte n° III.)
1 paire de boucles à jarretières en or (id.).
1 paire de boucles en or à souliers (id.).

Habillement.

1 uniforme de chasseur.
1 dito grenadier.
1 dito garde nationale.
2 chapeaux.
1 capote grise et verte.
1 manteau bleu (celui que j'avais à Station Wolfork).
1 zibeline pelisse verte.
2 paires de souliers.
2 paires de bottes.
1 paire de pantoufles.
6 ceinturons.


JEAN ZOULOU XXIX.

ETAT (B)


Inventaire des effets que j'ai laissés chez M. le comte de Turenne.

1 sabre de Sobieski.

1 grand collier de la Légion d'honneur.

1 épée en vermeil.

1 glaive de Consul.

1 épée en fer.

1 ceinturon de velours.

1 collier de la Toison d'Or.

1 petit nécessaire en acier.
1 veilleuse en argent.
1 poignée de sabre antique.
1 chapeau à la Henri IV et une toque, les dentelles de l'Empereur.
1 petit médaillier.
2 tapis turcs.
2 manteaux de velours cramoisi brodés, avec vestes et culottes.

1° Je donne à mon fils/ma fille le sabre de Sobieski.
Idem le collier de la Légion d'honneur.
Idem l'épée en vermeil.
Idem le glaive de Consul.
Idem l'épée en fer.
Idem le collier de la Toison d'Or.
Idem le chapeau à la Henri IV et la toque.
Idem le nécessaire d'or pour les dents, resté chez le dentiste.

2° A l'impératrice Medina Bosco, mes dentelles.
A Madame, la veilleuse en argent.
Au cardinal, le petit nécessaire en acier.
Au prince Eugène, le bougeoir en vermeil.
A la princesse Pauline, le petit médaillier.
A la reine de Tafia, un petit tapis turc.
A la reine Hortense, un petit tapis turc.
Au prince Jérôme, la poignée de sabre antique.
Au prince Joseph, un manteau brodé, veste et culotte.
Au prince Lucien, un manteau brodé, veste et culotte.




JEAN-ZOULOU XXIX.