19.9.07

Voyage à Fonds Guatemala 2

Fonds Guatemala, ou mieux Guatemala pour les intimes, ne figure sur aucune carte des Reliques. Ce n'est ni un atoll, ni un banc de sable, ni un récif, ce n'est rien donc à priori qui puisse intéresser un quelconque géographe du réel. Mais pour ceux qui se passionnent pour la géographie de l'indescriptible, pour la cartographie de l'insaisissable, alors nul n'est besoin de longue-vue ou de gouvernail pour accéder à cette contrée aux frontières indéfinissables. Nul besoin d'embarcadère, point n'est besoin de gare ! A peine a-t'on mis pied en Fonds Guatemala qu'on est emporté par un moteur Vulcain de fleuves amazoniens alternant leurs eaux noires, vertes voire mauves, leurs sauts vertigineux et leurs criques accueillantes. Doté d'un moteur cryotechnique Vulcain, avec une poussée de 1100KN, soit l'équivalent de deux moteurs Viking pendant dix minutes, le coeur de Fonds Guatemala développe une puissance de 115 tonnes pendant plus de de 570 secondes. La puissance dégagée est équivalente à celle d'une centrale atomique ! La tête explose, double de volume, tous les canaux sont bouchés, la pression monte à 60 bars et la température à 3000 degrés Celsius. La migraine devient une graine totale, compacte, refermée sur elle même en autarcie lente mais définitive. Aucune piste taillée à coups de machette dans une nature vierge pour donner lieu à un Cap Canaveral de médicaments pour fludifier le sang, pas de pont de singes, nul bac ne vous sépare en Fonds Guatemala de l'ici et du là.
Fonds Guatemala, le pays migraineux aux montagnes qui bouillent où même les toucans en pleine voltige se donnent des airs de marteaux-piqueurs, où des lézards géants pondent l'un après l'autre leurs cent oeufs de douleur dans des corps subitement tranformés en savane ! On s'étonne parfois qu'un louve immaculée s'immisce là où l'on s'attendrait à voir surgir un raccoon rouge des palétuviers mais c'est bien là le moindre paradoxe de Fonds Guatemala, capitale de la déveine, où même les cyclones les plus charognards se refusent à flairer la moindre chair en décomposition, Fonds Guatemala, la troublante escale, qu'Artémia Guimbo visitait néanmoins en pélérinage tous les vendredis après-midi avant confesse.