31.5.07

Dent de cheval


La princesse Dent de Cheval naquit dans un grand éclat de rire. Dès qu'elle fut parvenue à l'air libre et qu'elle eut franchi le col de l'utérus presqu'en danseuse l'enfant fut prise d'une énorme crise de rire. On aurait dit que l'oxygène la chatouillait tant elle se trémoussait de rire. Un rire si contaminant qu'elle l'inocula immédiatement à mère, sage-femme et médecin ! Ils rirent eux aussi jusqu'aux larmes pour saluer le passage sur la ligne d'arrivée de la vie de leur championne.
Aussi quand, hilare, le médecin particulier de Sa Majesté, le docteur Soukougnan, annonça à cette dernière qu'elle venait d'accoucher d'une sacrée pouliche, la Reine Charlotte-Zoulou n'en parut pas surprise. On aurait même dit qu'il se dégageait d'elle une sorte de fierté. Mais avant même qu'elle ne consente à regarder l'enfant qui était en train de téter sa nourrice elle fit appeler le vétérinaire royal, le docteur Vésou, avec qui elle avait eu affaire il y a de cela de nombreuses années. Celui-ci arriva en toute hâte, fit arrêter la prise de sein, et examina la machoire du nouveau-né. Il compta et recompta : douze incisives, douze prémolaires, douze molaires et ces quatre canines, ces quatre crochets, qui allaient changer la face, sinon du monde, du moins de Kalakata. Son verdict ne se fit pas attendre.
- Douze et douze, vingt-quatre plus douze trente-six et quatre quarante. Cela nous fait un total de quarante dents, Majesté
- Quarante dents à la naissance !???
- Oui Majesté, c'est une vraie mâchoire de cheval
- Oui de cheval entier mais pas de jument. Elle a quatre canines en trop
- Oui comme vous le craigniez Majesté, votre fille est bréhaigne. Elle ne devrait avoir que trente-six dents. Il n'y a rien à faire avec une telle denture! Elle sera à jamais stérile, mais gaillarde. A propos comment comptez-vous l'appeler, cette princesse ?
- Quel jour sommes-nous donc ?
- Le 31 mai, jour de la Visitation de la Vierge, fit le médecin
- Je l'appellerai Visitation alors ! Visitation-Margareth Zoulou, un joli nom pour une princesse !
C'est ainsi que la princesse Visitation s'installa en riant dans le monde des Reliques, dans un monde où elle ne connaîtrait jamais les chaleurs des pouliches en fleur....

26.5.07

La Molera !


D'aucuns au crépuscule du long règne de Charlotte Zoulou III en vinrent à questionner les capacités mentales de leur souveraine ! Il est vrai que cette dernière pouvait déconcerter son monde avec des prises de position à tout venant complétement désarmantes. Elle déclara ainsi la fontanelle ouverte, signe de pureté de la seigneurie de Kalakata. Elle stipula par décret dans les tables de la constitution que pour régner sur l'île de Kalakata il fallait pouvoir se prévaloir d'au moins deux fontanelles ouvertes à vie ! Il est vrai que Sa Majesté pouvait se targuer d'avoir au moment de son décès, le 16 décembre 1965, encore treize fontanelles ouvertes, des grandes, des petites, en forme de losange ou de triangle disséminées entre os pariétaux, frontaux et occipital. C'était devenu une vraie cloche d'eau et sur la fin de sa vie les yeux lui ressortaient par les orbites ce auquel elle tenta de rémédier à sa façon en décrétant un protocole royal des plus stricts qu'elle imposa dès 1963. Devant Sa Majesté il fut fait obligation, sous peine de châtiment pouvant aller jusqu'à la peine de mort, de se prosterner le front contre terre. Devant le Prince Consort Arsène-Séraphin Guimbo, porteur quant à lui de seulement 7 fontanelles ouvertes, il suffisait de s'agenouiller alors qu'en présence des autres membres de la royauté et des nobles, tous porteurs à un degré quelconque d'au moins deux fontanelles ouvertes, il fut exigé des sujets de Kalakata de ne jamais leur adresser un seul regard. L'important pour elle devint alors de maintenir ses multiples fontanelles en contact avec les chatoyances microcosmiques d'un monde dont elle comprenait soudain mieux que quiconque les soubresauts et dilatements. Elle aimait ainsi à se décrire : "je suis la Molera, bregmatique, lambdatique et magmatique à la fois !"
Sa Majesté La Molera, dont les propos émis par une bouche prognathe en forme de huit renversé étaient tenus sur l'île comme paroles d'évangile, était vénérée comme une icône et le beau Royaume de Kalakata devint peu à peu nimbée de l'auréole de sainteté dégagée par la tête, les cheveux, l'ombre et les fontanelles de l'âme royale!
La Molera défraya la chronique en une autre occasion ! Alors que ses sujets avaient coûtume depuis vitam eternam de diviser l'année en cycles, comme le cycle de la banane, le cycle des patates douces ou le cycle du café, ses fontanelles qui lui permettaient d'être en contact direct avec de grands esprits astrologues et astronomes comme l'étaient Métrodore, Eudoxe, Hipparque, Hippocrate et Galien, ses treize fontanelles ouvertes qui lui permirent de consulter le calendrier de Cordoue en version originale, ses treize royales fontanelles ouvertes sur le cosmos lui intimèrent de partager l'année en deux parties suivant les phases des Pleiades du coucher héliaque matinal en novembre au lever héliaque matinal en mai. Il en ressortit un calendrier, le calendrier de la Molera, basé sur l'observation des étoiles et plus particulièrement des Pléiades. Elle détermina par ce calendrier l'imposition de tabous royaux entre le lever héliaque matinal (qui correspondait peu ou prou dans le calendrier solsticial à l'entrée du soleil dans le XIXème degré du Taureau) et le coucher héliaque matinal (correspondant quant à lui à l'entrée du soleil dans le XXème degré du Scorpion). En d'autres mots, du 12 mai au 12 novembre elle entra en Carème. Le Carnaval Perpétuel des Reliques avait vécu ! mais c'était sans compter sur la résistance de la propre famille royale et des élus de la République des Iles -Unies des Reliques qui entrèrent en dissidence contre leur sainte Chihuahua! Le funeste projet fut déjoué grâce à la mort providentielle de la souveraine des Lumières le 16 décembre 1965. Son successeur, Joaquim Zoulou IV par son fameux discours "J'ai eu un rêve" remit heureusement les pendules des Reliques à l'heure sur le chemin de la modernité et le carnaval des Reliques redevint plus triomphant que jamais.

22.5.07

Le chant des zombies partisans

Blanca Moreno : la Hora de los Grillos

Zombie, entends-tu les cornes de lambi qui s'déchaînent ?
Zombie, entends-tu les crécelles et tambours qui dégaînent ?
Ohé, partisans de la fête et du frisson, c'est la transe.
Ce soir la folie ménera le bal décadent en cadence.

Montez de la plage, descendez des savanes, camarades !
Sortez des ruisseaux, dévalez des volcans, en cavalcade.
Ohé, les danseurs entre plumes et confettis, dansez vite !
Ohé, masques à corne, procession aux flambeaux : dynamite...

C'est nous qui versons les barrils de goudron sur nos têtes.
La soif à nos trousses et le rut qui nous pousse à la fête.
Il y a des pays où les gens au creux des lits font la trève.
Ici, nous, vois-tu, nous on danse et nous on sue, nous on rève...

Ici chacun fait ce qu'il veut, ce qu'il peut quand il passe.
Zombie, si tu tombes un zombie sort de l'ombre à ta place.
Demain du sang noir sèchera au grand soleil sur les routes.
Chantez, compagnons, dans la nuit le Carnaval nous envoute...

Zombie, entends-tu ces crécelles, ces tambours qui dégaînent ?
Zombie, entends-tu les cornes de lambi qui s'déchaînent ?
Oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh

J'ai fait un rêve


Discours du roi Joaquim Zoulou IV lors de la céremonie d'ouverture du carnaval de Kalakata en 1966.
"Je suis heureux de participer avec vous aujourd’hui à ce carnaval qui restera dans l’histoire comme la plus grande rêve-partie que notre royaume ait connue en faveur du dévergondage.

Il y a un siècle de cela, un grand reliquois qui nous couvre aujourd’hui de son rut symbolique signait notre acte d’émancipation. Cette proclamation historique faisait, comme un grand flamboyant saignant dans la chaleur de la nuit, briller la lumière de l’exhubérance aux yeux de milliers d'enfants du carnaval marqués au feu d’un tafia brûlant. Ce fut comme l’aube joyeuse qui mettrait fin à la longue nuit de leur jeunesse captive.

Mais cent ans ont passé et l'enfant du Carnaval est toujours plein de fièvre. Cent ans ont passé et les entrailles de l'Enfant du Carnaval sont toujours tristement entravées par les liens des confettis et serpentins des Bacchanales ; cent ans ont passé et le fils du Carnaval vit encore sur l’île solitaire du déguisement, dans un vaste marécage de plumes et de paillettes ; cent ans ont passé et Ti-Momo languit toujours sur les marches les plus boueuses de la société reliquoise et se trouve en exil dans son propre archipel.

C’est pourquoi nous sommes accourus aujourd’hui en ce lieu de mémoire pour rendre manifeste cette honteuse débandade. En ce sens, nous sommes montés à la capitale de Zoulous pour toucher un chèque. En traçant les mots magnifiques qui forment notre constitution et notre déclaration d’indépendance, les architectes de notre royaume signaient une promesse dont héritaient chaque fils de Kalakata. Aux termes de cet engagement, tous les hommes, les enfants de Kalakata, oui, aussi bien que les fils des Reliques, se verraient garantir leurs droits inaliénables au carnaval, à la cavalcade et à la recherche du bonheur.

Il est aujourd’hui évident que notre royaume a failli à sa promesse en ce qui concerne son carnaval permanent. Au lieu d’honorer son obligation sacrée, le Royaume de Kalakata a délivré au peuple du carnaval un chèque sans fonds ; un chèque qui est revenu avec la mention "Provisions insuffisantes". Nous ne pouvons croire qu’il n’y ait pas de quoi honorer ce chèque dans les vastes coffres du défoulement que possède l'archipel. Aussi sommes nous venus encaisser ce chèque, un chèque qui nous fournira sur simple présentation les cyclones de la débauche et les tremblements de terre du plaisir.

Nous sommes également venus en ce lieu sanctifié pour rappeler aux habitants de Kalakata les exigeantes urgences de l’heure présente. Il n’est plus temps de se laisser aller au luxe d’attendre ni de prendre les tranquillisants des demi-mesures. Le moment est maintenant venu de réaliser les promesses de la démocratie ; le moment est venu d’émerger des vallées obscures et désolées des petites fêtes patronales pour fouler le sentier ensoleillé du carnaval intégral ; le moment est venu de tirer nos deux nations des sables mouvants de l’à-peu-près carnavalesque pour les hisser sur le roc solide du deciduum momesque ; le moment est venu de réaliser la débauche pour tous les enfants de Vaval. Il serait fatal à nos nations d’ignorer qu’il y a péril en la demeure. Cet étouffant été du légitime mécontentement des fils du Carnaval ne se terminera pas sans qu’advienne un automne vivifiant de débauche et d’égalité.

1966 n’est pas une fin mais un commencement. Ceux qui espèrent que l'enfant du Carnaval avait seulement besoin de laisser s'échapper la vapeur et qu'il se montrera désormais satisfait se préparent à un rude réveil si le pays retourne à ses affaires cahin caha comme avant.

Il n’y aura plus ni repos ni tranquillité en terre des Reliques tant que l'enfant du Carnaval n’aura pas obtenu ses droits de citoyen.

Les tourbillons de la révolte continueront d’ébranler les fondations de notre nation jusqu’au jour où naîtra l’aube brillante d'un Mardi-Gras permanent.

Mais il est une chose que je dois dire à mon peuple, debout sur le seuil accueillant qui mène au palais des Fêtes : en nous assurant notre juste place, ne nous rendons pas coupables d’agissements répréhensibles.

Ne cherchons pas à étancher notre soif de débauche en buvant à la coupe de l’amertume et de la haine. Livrons toujours notre bataille sur les hauts plateaux de la dignité et de la discipline. Il ne faut pas que notre revendication créatrice dégénère en violence physique. Encore et encore, il faut nous dresser sur les hauteurs majestueuses où nous opposerons les forces de l’âme à la force matérielle.

Le merveilleux militantisme qui s’est nouvellement emparé de la communauté carnavalesque ne doit pas nous conduire à nous méfier de tous les enfants des Reliques. Comme l’atteste leur présence aujourd’hui en ce lieu, nombre de nos frères des Reliques ont compris que leur destinée est liée à notre destinée. Ils ont compris que leur débauche est inextricablement liée à notre débauche. L’assaut que nous avons monté ensemble pour emporter les remparts de l’injustice doit être mené par une armée bipolaire. Nous ne pouvons marcher tout seuls au combat. Et au cours de notre progression, il faut nous engager à continuer d’aller de l’avant ensemble. Nous ne pouvons pas revenir en arrière. Il en est qui demandent aux tenants de la jouissance : "Quand serez vous enfin satisfaits ?" Nous ne pourrons jamais être satisfaits tant que le carnaval sera victime des indicibles horreurs de la brutalité policière.

Nous ne pourrons jamais être satisfaits tant que nos corps reclus de la fatigue du déhanchement ne trouveront pas un abri dans les motels des grand routes ou les hôtels des villes. Nous ne pourrons jamais être satisfaits tant que la liberté de mouvement du carnaval ne lui permettra guère que d’aller sur le calendrier d’un petit ghetto à un ghetto plus grand.

Nous ne pourrons jamais être satisfaits tant que nos enfants seront dépouillés de leur identité et privés de leur dignité par des pancartes qui indiquent : "Carnaval= déliquescence." Nous ne pourrons être satisfaits tant qu’un fils du Carnaval des Reliques ne pourra pas onduler de la croupe et qu’un fils du Carnaval des Reliques croira qu’il n’a aucune raison d'onduler de la croupe. Non, nous ne sommes pas satisfaits, et nous ne serons pas satisfaits tant que le droit ne jaillira pas comme les laves du volcan et le plaisir comme un chaos intarissable.

Je n’ignore pas que certains d’entre vous ont été conduits ici par un excès d’épreuves et de tribulations. D’aucuns sortent à peine de l’étroite cellule d’une prison. D’autres viennent de régions où leur quête de débauche leur a valu d’être battus par les tempêtes de la persécution, secoués par les vents de la brutalité policière. Vous êtes les pionniers de la souffrance créatrice. Poursuivez votre tache, convaincus que cette souffrance imméritée vous sera rédemption.

Retournez à Zoulous ; retournez à Kalakata ; retournez à Bacchanales ; retournez à Guêpes ; retournez à l'Epée, retournez à vos Lundi-Gras et à vos Mardi-Gras dans les îles Grasses, en sachant que, d’une façon ou d’une autre, cette situation peut changer et changera. Ne nous vautrons pas dans les vallées de l'abandon.

Je vous le dis ici et maintenant, mes amis : même si nous devons affronter des difficultés aujourd’hui et demain, je fais pourtant un rêve. C’est un rêve profondément ancré dans le rêve reliquois. Je rêve qu'un jour, notre pays se lèvera et vivra pleinement la véritable réalité de son credo : "Nous tenons ces vérités pour évidentes par elles-mêmes que tous les hommes sont créés égaux dans la débauche."

Je rêve qu'un jour, sur les rouges collines des Reliques, les fils de Kalakata et ceux de l'En-Dehors pourront se déhancher ensemble sur la piste de danse de la fraternité.

Je rêve qu'un jour, le carnaval de Kalakata lui-même, tout brûlant des feux de l’imagination, tout brûlant des feux de l’illusion, se transformera en oasis de débauche et de plaisir. Je rêve que mes quatre petits enfants vivront un jour dans un pays où on ne les jugera pas à la couleur de leur déhanchement mais à la nature de leur caractère. Je fais aujourd’hui un rêve !

Je rêve qu'un jour, même à Matamore où le carnaval est vicieux, où le gouverneur a la bouche pleine des mots "normalisation" et "réglementation", un jour, justement à Matamore, les petits pirates et les petites odalisques, les petits maîtres de salle et petites porte-bannières pourront tous onduler du croupion comme frères et sœurs. Je fais aujourd’hui un rêve !

Je rêve qu'un jour, tout vallon sera relevé, toute montagne et toute colline seront rabaissés, tout éperon deviendra une plaine, tout mamelon une trouée, et la gloire de Vaval sera révélée à tous les êtres faits de chair tout à la fois.

Telle est mon espérance. Telle est la foi que je remporterai à Zoulous.

Avec une telle foi nous serons capables de distinguer, dans les montagnes de désespoir, un confetti d’espérance. Avec une telle foi nous serons capables de transformer la cacophonie des gamelles de notre nation discordante en une merveilleuse symphonie momesque. Avec une telle foi, nous serons capables de travailler ensemble, de jouir ensemble, de lutter ensemble, d’aller en prison ensemble, de nous dresser ensemble pour la liberté, en sachant que nous serons libres un jour. Ce sera le jour où les enfants de Vaval pourront chanter ensemble cet hymne auquel ils donneront une signification nouvelle -"Mon pays c’est toi, douce terre de carnaval, c’est toi que je chante, pays où reposent nos pères, orgueil du pèlerin, au flanc de chaque montagne que tonne la corne de lambi du carnaval"- et si l’Archipel des Reliques doit être une grande nation, il faut qu’il en soit ainsi. Aussi faites tonner la corne de lambi du carnaval sur les prodigieux sommets du Bout du Monde à Part.
Faites-la tonner sur les puissantes montagnes du Singe Vénérable. Faites-la tonner sur les hauteurs de Morne Savon, sur l'île de l'Epée. Faites-la tonner sur les laves des soufrières endormies sous-marines au large de la Mer d'Entre-Deux-Morts. Faites-la tonner sur les falaises ondulantes de tarlatane rose de Souris Vertes. Mais cela ne suffit pas.

Faites-la tonner aux pieds des quenettiers. Faites-la tonner des champs de canne en fleurs aux bananeraies de l'île aux Masques. Faites-la tonner sur chaque ravine et chaque morne de Mercredi-des-Cendres, faites-la tonner à la source de chaque rivière.

Quand nous ferons en sorte que la corne de lambi du carnaval puisse tonner, quand nous la laisserons carillonner dans chaque village et chaque hameau, dans chaque île et sur chaque plage, nous pourrons hâter la venue du jour où tous les enfants de Vaval, les déguisés et les fardés, les jupes moustache à talons hauts et les odalisques, les masques à corne et les masques à la mort , pourront onduler de la croupe et chanter les paroles de la vieille "biguine" momesque : "Libres enfin. Libres enfin. Merci Vaval tout-puissant, nous voilà libres enfin."